Association Humanitaire Kankélé
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Lundi 19 décembre :
Dès les premiers rayons du soleil, nous prenons prudemment la route de Kara avec Jérémie. Le véhicule se comporte un peu comme une chaloupe sur une mer houleuse. Les femmes du groupe sont restées au village pour organiser les nombreuses rencontres qui vont suivre dans les prochains jours.

Sur la piste, nous croisons les femmes chargées de sorgho qui rapportent leur récolte jusqu'à leurs greniers. Leur journée a commencé très tôt, avant même le lever du soleil, pour profiter de la fraîcheur.

Arrivés à Kara, après l'incontournable visite au cyber-café, Jérémie effectue les courses indispensables qu'il doit ramener au village. Enfin, nous arrivons chez le mécanicien. Dès que les roues arrières sont démontées, nous comprenons mieux l'instabilité du véhicule : les deux amortisseurs arrière pendent lamentablement, les fixations basses ont rompu sous l'effet des nombreux chocs encaissés durant le voyage.

Le plus facile est fait ! Il va maintenant falloir trouver des pièces de remplacement et ici pas question d'avoir des modèles originaux. Le parcours du combattant commence en visitant tous les revendeurs de pièces détachées de Kara. Tantôt, les éléments sont trop longs, tantôt trop courts... Au bout d'une heure et demie, nous mettons la main sur des amortisseurs de la bonne longueur, mais dont les fixations ne peuvent s'adapter sur le J5 Peugeot. Une fois de plus, le système D va fonctionner. On coupera les fixations des amortisseurs neufs pour souder à leur place, celles récupérées sur les anciens.
Une fois le soudeur trouvé, il n'y aura plus qu'à patienter ...

Pendant ce temps les mécaniciens s'affairent sur les tambours de freins arrière qui n'ont plus grande efficacité. L'intérieur est rempli d'une poussière rouge extrêmement fine qui s'est collée sur les mâchoires de frein, les rendant glissantes et totalement inefficaces.

Nous profitons également de l'occasion pour repurger le circuit de freinage, afin d'éliminer les dernières bulles d'air qui étaient restées piégées lors de la purge précédente.
La nuit est tombée lorsque nous reprenons la route, rassurés sur l'état du véhicule, vers Kawa-bas.
Retour quelque peu difficile avec de nombreux camions accidentés ou en panne stationnés en milieu de route sans aucune lumière ou signalisation. Sans parler des vélos ou piétons qui déambulent sans lampes dans l'obscurité.

Nous nous offrirons même le luxe d'une arrestation par des civiles armés d'une mitraillette, se prétendant « de la sécurité » pour essayer de nous soutirer de l'argent. L'intimidation n'aura pas le succès escompté, ils finiront par nous laisser repartir.

Encore une bonne journée bien remplie ! Nous ne serons pas longs à nous mettre au lit !